A l'approche de cette nouvelle année sportive, nous pourrions nous dire : il s'agit d'une nouvelle saison comme nous en avons connu tant d'autres, la 18e de la carrière d'Alejandro, avec un programme ô combien traditionnel pour ne pas dire banal : ardennaises - Tour - Vuelta - Mondial dans ses grandes lignes, avec une 1re partie de saison que l'on connaît par cœur. Du vu et du revu, même si le plaisir de suivre Alejandro dans ce schéma est intact.
Et pourtant c'est de cette tentation de la banalité dont il faut, me semble-t-il, prendre garde.
Alejandro a prolongé son contrat avec la Movistar jusqu'en 2021. On ne peut certes jamais exclure à 100% qu'il ne repousse pas une dernière fois son idée de raccrocher dans deux ans. Mais cette fois-ci, l'idée semble assez sérieuse.
A priori, restent donc "seulement" deux saisons. Et peut-être, qui sait, une seule où il sera encore capable de faire mal aux meilleurs mondiaux, car avec la barrière symbolique des 40 ans qu'Alejandro dépassera dans quatre mois, toute certitude, toute prédiction sur la suite devient plus hasardeuse que jamais.
Profitons donc de cette saison 2020 : elle va passer à toute vitesse.
Dans ce contexte, c'est une vraie satisfaction pour moi qu'il soit revenu au programme qu'il connaît si bien, qu'il maîtrise le mieux, qui lui a souvent réussi. Et je ne crois pas que les JO changeront grand chose à l'agencement de sa saison, quand bien même il en fait l'objectif ultime de son année (et même de sa fin de carrière).
A vrai dire, ces JO (dont le profil lui correspond, même si le climat local ne sera pas forcément sa tasse de thé) tombent même plutôt bien : leur perspective le conduira plus que jamais à arriver détendu sur le Tour, sans pression (...et pour cause, puisqu'il prévoit de ne pas le terminer ! Ce qui lui laissera d'ailleurs plus de fraîcheur également pour toute la fin de saison). Or il y a justement quelques opportunités intéressantes en première semaine sur ce Tour (et il sera cette fois-ci libre d'aller les chercher, n'ayant plus aucune raison de s'économiser pour une hypothétique place au général ou pour se sacrifier pour un leader).
A plus court terme, je me réjouis de savoir qu'il reprendra au printemps le chemin plus classique qui le mènera aux ardennaises. Les saisons précédentes l'ont vu se lancer dans de nouveaux défis (le Giro ; les trois Grands Tours dans une même saison ; le Tour des Flandres ; etc.) qu'on attendait pour certains depuis longtemps et qui n'ont pas déçu. Mais aujourd'hui, à l'heure où la fin de carrière approche, le retour aux basiques me semble le bienvenu. Et ce d'autant plus qu'il a comme une revanche à prendre sur ces classiques de printemps où il n'aura, l'an prochain, plus connu le succès depuis 3 ans (doublé Flèche-Liège de 2017). Le plus important ici n'est pas tant qu'il lève absolument les bras - même si ce serait une sacrée joie - mais plutôt qu'il puisse y arriver dans les meilleures conditions possibles, pour que l'on puisse voir le meilleur Valverde possible à presque 40 ans sur les classiques phares de sa carrière.
Dans tout ce beau tableau qui nous attend, le Mondial apparaît presque un élément secondaire de nos discussions, alors qu'il pourrait en réalité être un moment majeur de sa sa saison, au vu du profil très exigeant de l'épreuve (et Alejandro en a bien conscience puisqu'il parle de la Vuelta comme d'une course pour s'y préparer). Il faut dire, d'abord, que septembre 2020 fait encore loin, et qu'il est plus simple de se projeter sur les échéances précédentes ; mais surtout que la victoire d'Alejandro si attendue, espérée, rêvée, sur le Mondial 2018 a conduit à faire fortement retomber la pression sur cette épreuve qui était presque devenue une obsession pour lui (et on le comprend !). Or on le sait, Alejandro n'est jamais aussi redoutable que quand il se sent libéré de toute pression...
Très belles fêtes de fin d'année à tous, et à l'année prochaine !
Clément
Commenter cet article