Le grand départ du Giro, c'est demain ! Il est grand temps de faire le point sur le parcours. Kurdtana, qui commente ici de temps en temps, a préparé une présentation sur le forum Movistar qu'il a gentiment accepté de faire publier ici. Pour des raisons techniques les images des profils ne s'affichent pas ici ; je vous invite donc à retrouvez les profils des étapes sur ce lien. Cette page peut servir de guide pendant toute l'épreuve pour connaître les points importants des étapes à venir.
1° CLM - 9,8km
On commence par un CLM à l'allure bien plane, avec quelques virages mais qui conviendra aux rouleurs de masse.
Valverde devra limiter la perte de temps, mais cela devrait bien se passer, la distance reste relativement courte.
Parmis les leaders, Dumoulin devrait être logiquement le plus fort, et on aura une indication sur la forme de Nibali (Sera-t-il dans une forme inhumaine ?)
2° 190 km
Une étape qui tournicote et qui devrait se finir au sprint, avec un circuit final relativement simple. Une des étapes les moins dangereuses sur le papier, mais la tension sera là, alors attention. Et ce sera bien le seul attrait de cette excursion peu réjouissante aux Pays-Bas.
3° 190 km
Ça continue dans le calme, le plat, un circuit final, avec une arrivée encore une fois plutôt facile malgré un rond point dans le dernier km et une arrivée en courbe. On espère que Valverde passera sans encombre ce périple hollandais inutile. le Giro peut enfin réellement commencer !
REPOS
4°
Première étape qui promet, et qui donnera sans doute de belles indications concernant les forces en présence. Une deuxième partie d'étape très vallonnée et casse-patte, avec 2 ascensions répertoriées (grossièrement 6km à 6% et 5km à 7,5%), assez loin de l'arrivée mais le final restera compliqué, notamment avec un petit mur à moins de 9km de la ligne. Nulle doute que Valverde sera sur son terrain, mais les différences ne devraient pas être énorme, en dehors d'éventuelles défaillances.
5°
Encore un peu d'indécision aujourd'hui, avec une étape usante et longue de 233 km ! Si elle ne devrait pas échapper à un sprinteur solide, il faudra se méfier du circuit final relativement technique, et du dernier km qui sera pavé et à environ 3%.
6° jeudi 12 mai
Un classique du Giro, avec une arrivée au sommet en forme de long faux-plat, ici assez irrégulier au passage. Le format est court (157km), et malgré une première ascension usante, les écarts ne devraient pas être énormes. Attention à l'échappée car le format s'y prête vraiment, mais sinon, on peut espérer voir Valverde ne pas être loin de la victoire. Le dernier km est à 8,4% après un replat.
7° 211 km
Une longue étape qui réjouira les sprinteurs, où l'intérêt principal réside dans son final un peu tordu.
8°
La fameuse étape Strade Bianche ! Alors, certes, tout se jouera à la fin, et il n'y aura que 6,4km de route blanche... Mais néanmoins, l'intrigue et le danger seront au rendez-vous. Le sommet de l'ascension sera à 20km de l'arrivée, et viendra une descente plutôt technique jusqu'à 7km du but. Les 2 derniers km seront à 5%, avec quelques bouts pavés, du tortueux en voici en voilà, et un passage max à 11%. La victoire pour Valverde ?!
9° CLM 40.5km
Un CLM qui s'annonce grandiose avec ses 40.5km vallonnés ! Il faudra savoir emmener du braquet, bien descendre, apprécier les parcours casse-patte et plutôt bien grimper. Pas de pourcentages dévastateurs ici (la partie montante correspond grossièrement à 5km à 4%), simplement un CLM qui sera riche et où les moins à l'aise dans l'exercice ne seront pas tant désavantagés que cela. On peut imaginer qu'un Valverde en forme peut établir une énorme performance sur un parcours comme celui-ci.
REPOS
10° mardi 17 mai
Toujours pas de haute montagne sur le Giro... Mais une étape encore bien compliqué aujourd'hui. 219km et très peu de plat, il faudra avoir la caisse pour faire bonne figure dans le final vers Sestola. Tout peut se jouer sur les derniers km du Pian del Falco (près de 4km à 9%), avant la descente puis la courte remontée faux-plat pour rejoindre la ligne.
11°
Encore une longue étape de 227km, qui sera totalement plate... Jusqu'à 20km de l'arrivée, où les choses se compliqueront, tout d'abord avec une petite côte et ses doux passages à 16%, puis un final technique et sans un mètre de plat. Le Giro aime décidément compliquer la tâche aux sprinteurs, et on ne va pas s'en plaindre. Encore une possibilité pour Valverde de se montrer... Même si on peut penser qu'il se focalisera sur le Général et non sur les étapes, avec tous ces finals indécis, on peut espérer qu'il ait levé les bras après la moitié du Giro.
12° 182 km
Cette fois-ci, c'est tout plat, sprint massif sans contestation possible. Néanmoins, un circuit final quand même technique.
13° vendredi 20 mai
Fini de jouer, on arrête de tourner autour du pot, et on s'explique dans les cols et les forts pourcentages. 4 cols au programme des 170km du jour, ils ne sont pas très longs, mais la pente est bien courbée : tout d'abord, 2 cols pour se mettre dans le rythme, le Montemaggiore long de 8km, dont 6km à 10.5%, et le Crai, irrégulier mais avec un passage de 4km à pratiquement 10%.
Ensuite, portion plane pour rejoindre les deux ascensions décisives qui s’enchaînent (Cima Prozus et Valle) : 7.8km à 8.9% puis 4.9km à 8.5%. Il restera ensuite 14km avant la ligne, dont 6.5km de descente. C'est le moment de répondre présent pour les leaders, et notamment pour Valverde qui, s'il a toujours les jambes, ne sera encore une fois pas loin de la vérité. Attention quand même à l'étape du lendemain qui risque de neutraliser un peu les favoris...
14° samedi 21 mai
Ce n'est toujours pas de très longs cols, mais c'est un morceau de bravoure à affronter jusqu'à Corvara. 210km au total, pas loin de 2000m de dénivelé à digérer jusqu'au sommet de la première ascension, après 94km de course, s'en suit un enchaînement de cols et vallons en haute altitude, avant de taper dans le terrifiant Passo Giau. Il restera ensuite le Passo Valparola, nettement moins difficile mais peut-être propice aux attaques avec la fatigue accumulée et le peu d'équipiers restant.
La descente vers la ligne d'arrivée, enfin, mais pas tout à fait puisqu'il y aura un ultime mur, le Muro del Gatto, dans 1km de montée, 360m à plus de 13%, passages à 19%. La ligne, enfin, sera située un peu plus loin, après un léger faux-plat. On redoute la passivité, on espère l'épique.
15° CLM 10.8Km
L'ordre des étapes n'est vraiment pas judicieux, puisqu'on fini ce triptyque par un Cronoscalata, mais il reste relativement court et acceptable, avec, dans ses 10.8km, 8.2km à 8.4%. Les étapes précédentes et la fatigue feront-elles de gros écarts ?
A cet instant, le parcours n'aura pas été absolument décisif, mais avec tous les pièges et les étapes très vallonnées passées, on peut imaginer que le classement général sera encore sous suspense, mais très décanté, avec des nombreux favoris qui auront déjà tout perdu. Si tout se passe bien pour Valverde, il devrait encore être à la bagarre, bien placé, prêt à affronter les cimes.
REPOS
16°
Une étape très courte, 133km seulement, avec une première ascension pour lancer l'écrémage ou les offensives, puis une sorte d'arrivée au sommet avec quand même une bonne portion descendante avant de remonter vers la ligne. Des pourcentages relativement faciles, à voir si quelqu'un attaque ou si le peloton roulera tranquillement dans cette transition montagneuse.
17° 196 km
Le calme avant la tempête. Les sprinteurs retrouveront un peu de sourire, attention quand même à l'équerre dans le dernier km.
18°
240km et un final difficile. La dernière étape de vallons de ce Giro, dans la même veine que précédemment, avec l'ascension de Pramartino, 4.6km à 10.5%, qui risque de faire bien mal, avec le sommet à moins de 20km de l'arrivée... Mais pas que ! Les coureurs devront affronter à deux reprises, le mur de San Maurizio : juste avant Pramartino, puis à moins de 3km du but. Un peu plus de 400m à 14% avec des passages à 20%, un vrai délice.
19° vendredi 27 mai
Si les puncheurs pouvaient se réjouir, c'est fini. Le col d'Agnel ne pardonnera pas, avec des ses 10 derniers km, une moyenne à 9.3%. Puis l'arrivée à Risoul, pas très difficile, mais nulle doute que les leaders enverront les watts, et que ça risque de faire très mal... Pour Valverde, il faudra répondre présent, et contenir des Landa ou Nibali...
S'il neige, c'est la mort du Giro.
20° samedi 28 mai
Si, tout le long de l'épreuve, on avait une petite sensation de rester sur notre faim, celle-ci va s'amenuiser aujourd'hui, avec l'étape reine, celle que tout le monde attend, celle qui fait peur à tout le monde... ! 134km, c'est très court, mais avec le col de Vars, la Cime de la Bonette (21km à près de 7%), et le col de la Lombarde (près de 20km à plus de 7%), il ne faudra pas faiblir, sous peine de tout perdre. Après la Lombarde, le final est doté d'une courte descente puis 1.5km à près de 10% pour clore les débats.
Pour Valverde, sans conteste l'étape qui fait pâlir ! Attention à ne pas tout perdre. On sait qu'il n'est pas le plus à l'aise dans les montées très longues... On peut espérer une belle performance, mais l'angoisse sera là !
21° 163 km
Une dernière étape qui devrait se passer tranquillement avec un circuit final autour de Turin... Très légère aspérité en début de circuit néanmoins, et un dernier km assez technique.
BILAN
Pour conclure sur l'aspect général, on peut dire que c'est un Giro éprouvant. Il faudra être vigilant chaque jour. Les étapes longues le rende difficile, même si la haute montagne n'est présente que sur la fin... Cela sera intéressant pour le suspense, et les étapes pièges d'avant peuvent être mouvementées, mais il faudra pour cela que les leaders s'en donnent la peine. Si la météo est chaotique, le spectacle sera là... Mais on va espérer que la neige ne viendra pas troubler les deux dernières étapes, sans quoi ce sera juste catastrophique.
Les rouleurs auront la première étape pour eux, mais ensuite, cela se complique. Les sprinteurs profiteront des Pays-Bas, mais leur tâche sera ardue, entre finals à aspérités ou techniques. Les puncheurs avec une bonne pointe de vitesse seront à leur aise sur des nombreuses étapes. Enfin, les purs grimpeurs devront vraiment serrer les dents avant de trouver des étapes qui leurs iront comme un gant.
Concernant Valverde, le dernier weekend fait très peur, mais sinon, le parcours global lui convient bien.
Commenter cet article