2013 est donc bel et bien fini. Quelles conclusions tirer d'une pareille saison ? Saison parfaite ou à parfaire ? Coureur honnête ou véritable tueur à gage ? Il y a tellement de choses à aborder... Et c'est aussi cela, Alejandro Valverde.
Le triomphe de la régularité.
De février à octobre, Valverde a collectionné les places d'honneur. S'il n'a eu le privilège de lever les bras uniquement en tout début de saison, il n'a pour autant pas arrêté d'impressionner. Podium à l'Amstel, à Liège, sur la Vuelta, San Sebastian sur le Mondial et sur le Tour de Lombardie. Et très franchement, la liste des accessits (top10) est d'autant plus impressionnante. S'il n'a pas gagné LA grande classique que beaucoup d'entre nous attendent, il n'en reste pas moins un coureur d'un niveau excellent. Sa régularité est une force. Il n'est jamais une jambe au-dessus de tout le monde, et c'est pour moi rassurant quand on voit les énergumènes qui se promènent dans le paysage cycliste actuel.
Alors, certes, beaucoup de questions se posent quand à son niveau, ses capacités de finisseur... Pour moi la réponse est sans équivoque.
Valverde sait-il encore gagner ?
Bien sûr. C'est une évidence. Il souffre selon moi de ce problème mêlant, marquage, réputation, et conditions de courses.
Il est connu comme le loup blanc, et personne ne serait assez fou pour tenter sa chance face à lui au sprint. Le constat est simple. Parmi les places d'honneur collectées, il finit 2e derrière Kreuziger en solitaire (Amstel) 3e derrière Martin-Purito sur problème mécanique, mais règle ses 2 opposants (Liège), 2e derrière Gallopin en solitaire (San Sebastian), ou encore 3e d'un mondial dont on a parlé maintes et maintes fois.
Oui, Valverde est toujours redoutable, mais face à lui, c'est quitte ou double. Il faut le distancer en amont si l'on ne veut pas se faire croquer à l'approche de la ligne. Et malheureusement cette saison, cela s'est souvent produit...
Un mental sans pareil.
Personne, je dis bien personne, n'a le même mental que Valverde. Dans le peloton, personne ne peut se targuer d'être à la fois si hargneux, si revanchard tout en restant muré dans un silence des plus surprenants. Il n'est pas de ces coureurs allant se plaindre des aléas de la course, des aléas de la vie. Pas de larmes sur un podium car on a pas gagné, pas de phrases cinglantes pour remettre en course le scénario de la course suite à un problème indépendant de sa volonté. Alejandro, dans la victoire comme dans la défaite, est resté modeste tout au long de cette saison, comme les saison passées d'ailleurs.
Son mental, mais surtout sa faculté à surmonter les épreuves est un véritable exemple pour chacun d'entre nous. Lorsque le destin s'en mêle, comme à Liège, le manque de réussite, comme à San Sebastian, le manque de force, comme au Mondial, ou le manque de chance que sur le Tour il est une nouvelle fois mis à mal par des gagne-petit, peu importe, il finit toujours par se relever, et rapidement. Le meilleur exemple, nous l'avons connu il y a très peu de temps. Mis à mal par des critiques infondées et spéculatives, il n'a pas tardé à relever la tête pour signer un énième podium sur les routes Lombardes.
Une double personnalité intéressante.
Sujet déjà abordé lors de la Vuelta, mais qui vaut selon moi le détour, c'est cette faculté retrouvée qu'a eu Valverde à changer sa politique de course, sa ligne de conduite, en cours de saison. Chasseur de classique au printemps, il a fini par se transformer en véritable coureur de GT sur le Tour et la Vuelta. Fini la chasse aux étapes, place au général et de ce fait, place à l'économie. Si je parle de faculté "retrouvée", c'est parcequ'il était selon moi sur ce même "double-profil" lors de sa victoire à LaVuelta 2009 où il était toujours bien placé mais n'avait su glaner le moindre bouquet.
Il serait par ailleurs intéressant de savoir s'il a conscience de ce comportement, ou s'il s'agit d'une habitude inconsciente qu'il a acquis au fil du temps..
Se tourner vers le futur...
2013 déjà fini, nous pouvons donc nous tourner vers 2014 avec qui sait, du changement. Car Valverde doit composer avec Quintana désormais, il y a fort à parier qui devront se partager les GT en 2014. S'ils étaient tous deux présents à la présentation du Giro, ce n'était pas anodin. Voir Valverde sur le Giro serait intéressant et enrichissant, et donnerait à sa saison un relief que nous ne connaissons pas encore. Mais ça, nous y reviendront plus tard.
Bilan personnel : Je tenais à vous remercier tout particulièrement pour votre attention, vos débats et autres analyses pertinents à souhait. A vous, les lecteurs et les fans, n'oubliez pas que vous êtes l'essence même de ce blog. Je crois que plus d'une personne aimerait gérer une telle communauté, qui en fait... Se gère toute seule. Au top !
Un grand merci à Clément, chevalier de l'intérim qui a su répondre présent pour palier mes quelques absences qui je vous le rassure, ont été bien involontaires.
Venga Alejandro, souhaitons que 2014 soit aussi garnie que 2013, et que le succès, le talent et la classe ne te quittent jamais.
Commenter cet article